Daniel, mon frère Pascal, mon cousin Maurice et moi avons été trois semaines en Zambie rejoindre Will et neuf jeunes venus des Etats-Unis. Notre projet était de construire une salle de classe supplémentaire à l'école de Mackenzie Community à Ndola. Nous logions dans une auberge de jeunesse plutôt morne. Chaque jour, nous nous allions à pied à Mackenzie. Le travail des garçons consistait à fabriquer des briques. C'était très astreignant. Nous avons réalisé à quel point une construction sans outils adaptés est épuisante. Les filles ont peint les toilettes et la cuisine. Elles ont aussi pompé l'eau d'un puit pour la fabrication des briques et ont planté des petits arbres autour de l'école. Il n'y avait pas toujours assez de travail pour nous tous, alors nous avons pu passer beaucoup de temps avec les gens du quartier pauvre de Mackenzie et à jouer avec les enfants. (Il y en a des centaines !)
Nous avons aussi eu l'opportunité de rendre visite à un ami chez lui, à Mackenzie. Ainsi, nous avons rencontré des gens de notre âge et avons pu voir la réalité des familles vivant dans un bidonville. Ce fut une expérience très impressionnante.
Nous avons pris un jour de congé pour visiter des lieux touristiques, comme « L'arbre à esclaves », Ndola – un grand figuier où les esclaves étaient achetés et vendus par des marchands d'esclaves swahili au 19ème siècle, et le « Mémorial Dag Hammerskjold » - où le Secrétaire général des Nations Unies de l'époque a été tué dans un accident d'avion en 1961. Mais le point fort de la journée fut la visite à l'orphelinat. Nous sommes restés un bon moment avec les enfants et leur avons apporté ce dont ils ont le plus besoin : de l'attention et de l'amour. Nous étions pris d'assaut par les enfants qui s'accrochaient à nos bras et à nos jambes, qui nous tiraient les mains et grimpaient sur nos dos. Image émouvante ! C'était aussi très triste de voir tant d'orphelins et même des bébés abandonnés de leurs familles. Il y avait aussi des salles réservées aux handicapés que certains d'entre nous n'ont pas eu le courage de visiter. C'en était trop. Cette visite nous a touché profondément ; ce fut une expérience triste et douloureuse mais nous avons aussi fait de belles rencontres qui resteront gravées dans nos cœurs.
Alors que la construction de la nouvelle salle de classe était presque terminée (il ne manquait que le toit), nous sommes allés quelques jours à Livingstone. Nous avons traversé la Zambie en faisant une escale deux jours à Lusaka, la capitale. Là, nous avons participé à une petite « manifestation » qui consistait à nettoyer les rues pour sensibiliser la population au grand problème des déchets en Zambie. La journée de manifestation s'est terminée par un tournoi de foot avec musique et danses.
A Livingstone, nous avons vu les gigantesques chutes Victoria et nous avons fait un safari à la recherche d'animaux sauvages. Certains ont fait monter leur adrénaline en faisant un saut à l'élastique depuis le pont Victoria Falls. Ce voyage nous a beaucoup amusés et nous avons dépensé tout notre argent de poche en souvenirs. Les difficiles négociations avec des vendeurs extrêmement insistants ont été une nouvelle expérience pour la plupart d'entre nous. Il y aurait beaucoup d'histoires amusantes à raconter sur la façon dont nous avons obtenu nos pièces d'artisanat. Certains bijoux bon marché ont été acquis au prix fort, et des colliers ont été reçus gratuitement. On a fait du troc avec des stylos, des pulls, des téléphones portables, des couteaux de poche ou des chewing-gums. Parfois, on ne nous a pas rendu la monnaie. Enfin, pour vivre cela, nous avions fait 15 heures de bus et nous ne l'avons pas regretté.
Ce court séjour en Zambie fut très précieux pour nous tous. C'était une expérience qui change une vie de voir comment survivent les plus démunis, de tenir dans nos bras un petit orphelin, de prendre des douches froides pendant trois semaines, de pouvoir donner du bonheur si facilement et de découvrir une autre culture. Nous avons appris à être reconnaissant pour ce que nous tenons parfois pour acquis.
Pour moi personnellement, peu de choses étaient nouvelles, mais ce vécu fut complètement différent. La joie de revoir tant de visages familiers est indescriptible. J'ai retrouvé les gens et les enfants qui avaient déjà une place dans mon cœur et la Zambie est comme ma deuxième patrie.
Nous étions une superbe équipe. Il y avait une très bonne entente et chacun a contribué à la réussite du projet. Nous avons accompli plus que prévu et nous avons eu très peu de problèmes.
Lorsque j'ai quitté la Zambie fin novembre 2007, je n'imaginais pas être de retour en moins de huit mois. Comme l'année dernière, ce fut une expérience inoubliable.
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