Pourquoi la Zambie ? On n'entend pas beaucoup parler de l'Afrique en Suisse. Oui, nous savons que de nombreux enfants meurent de faim. Également, nous sommes conscients que le SIDA fait des ravages en Afrique ou que le Zimbabwe connaît actuellement une énorme inflation. Nous n'avons pas ces problèmes en Suisse. Ici, nous sommes préoccupés par lequel de nos cantons sera exclu par l'un des partis politiques, nous investissons des milliards juste pour savoir quel pays est le meilleur en football.
En décembre 2007, j'ai entendu un témoignage de Claire sur son séjour de quatre mois en Zambie l'année précédente. J'ai tout de suite été intéressé et captivé. Je me suis dit que je pourrais aussi y aller après mon apprentissage. Mais je n'imaginais pas que déjà six mois plus tard, je serais en Zambie. En fait, en février 2008, j'ai appris qu'on cherchait des bénévoles pour participer à l'agrandissement d'une école à Ndola. Ce projet était planifié pour l'été de la même année.
Et ainsi, après plus de 28 heures de voyage comprenant deux atterrissages intermédiaires, nous quatre Suisses, Claire, Pascal, Maurice et moi, sommes arrivés à l'aéroport de Ndola. Nous y avons été accueillis par une foule d'enfants excités qui nous attendaient en chantant.
Dès le lendemain, nous avons visité l'école et fait le tour du village d'où viennent les écoliers. A Mackenzie, les gens vivent sans électricité et sans eau courante. 350 enfants de ce quartier pauvre ont la chance d'être scolarisés à l'école de Mackenzie Community. Il y a deux salles de classe et trois enseignants. L'enseignement se fait jusqu'en 4ème primaire. La scolarité est gratuite, donc le fonctionnement de l'école est financé seulement par des dons. Malheureusement la plupart de ces enfants ne peuvent pas se payer l'inscription à l'école publique pour finir leur scolarité.
Grâce aux dons, l'association qui parraine l'école de Mackenzie Community a pu acheter les matériaux nécessaires à la construction d'une troisième salle de classe et d'une petite bibliothèque. Et c'est parti ! Quatorze jeunes de Suisse et des Etats-Unis se sont retrouvés en Zambie pour participer à ce projet.
Nous avons fait des briques avec du ciment et du gravier. Bien entendu, nous avions aussi besoin d'eau que nous avons pompée manuellement à un puit voisin. Le mélange s'est fait à la main car nous n'avions pas d'électricité. Quoique nous n'avions que des outils artisanaux, nous avons rapidement progressé.
Nous avons aussi pris le temps de faire des visites. Un jour, nous sommes allés à l'orphelinat St. Anthony. J'ai été étonné de voir tant de visages rayonnants parmi ces orphelins. Ils voulaient tous qu'on les prenne dans nos bras ou qu'on leur fasse des câlins. Ces enfants, malgré leur passé chargé de difficultés et de problèmes, sont contents et heureux avec si peu. Cette attitude m'a porté à réflexion. Ces petits, handicapés physiques ou mentaux, n'ont quasiment pas d'avenir. Peu d'entre eux atteindront l'âge de 10 ans.
En Suisse, ces enfants auraient eu un avenir. A ce moment, j'ai réalisé que j'aurai pu naître infirme en Afrique. Mais pour des raisons qui m'échappent, je suis né en bonne santé en Suisse. « C'est super ! » Maintenant, je suis en Afrique pour aider ces enfants.
Nous avons fait don de quelques cartons de vêtements et de chaussures à l'orphelinat. Quand il a fallu quitter ces petits, je savais que je ne les reverrais certainement plus.
Nous avons également fait quelques excursions. Nous sommes allés à Livingstone admirer les chutes Victoria et nous nous sommes arrêtés à Lusaka, la capitale de la Zambie. Là, avec l'aide de nombreux écoliers, nous avons participé à un projet de nettoyage de rues. Notre slogan était : « Tenons propre la Zambie.”
Un jour, nous avons pu rendre visite à un ami. Je suis allé chez Mike et Matthew. Mike a 25 ans et nous avions travaillé ensemble à la construction de l'école. Sa mère est décédée alors qu'il n'avait que six ans et son père est mort deux ans plus tard. Depuis six mois il vit avec sa tante à Mackenzie. Tous les deux, nous avons cuisiné des petits plats : des patates douces et du nshima (bouillie de maïs).
En Suisse, j'avais préparé quelques cadeaux. Mike et Matthew étaient vraiment heureux de recevoir du chocolat, un couteau de poche et un t-shirt de foot. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'ils m'offrent aussi un cadeau.
Et maintenant ? Je suis de retour en Suisse. Je peux à nouveau prendre une douche chaude, l'eau potable coule à flots du robinet, je n'ai plus besoin d'aller au puit. Je suis en sécurité, j'ai une famille et je peux me payer tout ce que je veux. Et pourtant, je n'oublie pas les gens en Afrique. Je veux continuer à les aider.
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