Le 10 août, je me rendis en Zambie pour la deuxième fois. Après un voyage de plus de 28 heures, je suis enfin arrivé, fatigué mais heureux, à l'aéroport de Ndola.
J'ai passé un mois à Ndola en été 2008. Durant cette période, j'ai participé à la construction d'une troisième salle de classe et d'une bibliothèque à l'école de Mackenzie Community. Cependant, le toit de la nouvelle salle fut terminé seulement en juillet 2009. L'organisation humanitaire qui avait lancé ce projet n'avait plus les fonds nécessaires pour le terminer. Mais, grâce aux dons des paroisses de Lohn, Stetten, Büttenhard et Oberhallau (Suisse) et à des dons privés, divers travaux ont pu être achevés : le toit, le plâtrage des murs, la finition des sols, l'assemblage des étagères, des bureaux et des bancs … Le 6 septembre 2009, pour la rentrée scolaire, nous avons pu inaugurer la nouvelle salle de classe.
Les nombreux travaux effectués à l'école de Mackenzie Community, qui ont eu lieu dans un laps de temps relativement court, ont attiré l'attention des autorités zambiennes sur le quartier pauvre de Mackenzie. Elles envisagent d'approvisionner ce bidonville en eau potable et en électricité.
La parenté et les amis de Claire ont financé la construction de « Malaika Home », un pied-à-terre pour les futurs bénévoles. Etant donné que cette maison est déjà connectée au réseau électrique, on prévoit d'y organiser des cours d'informatique.
Les microcrédits, faibles montants accordés aux populations pauvres, sont souvent considérés comme l'une des stratégies les plus efficaces pour lutter contre la pauvreté dans le monde. Ils permettent aux familles de développer des activités génératrices de revenus et ainsi de subvenir à leurs besoins. En août, nous avons testé un programme de microcrédit avec six participants du quartier pauvre de Mackenzie. Les prêts sont remboursés avec intérêts et réinvestis dans de nouveaux microcrédits. Ainsi, les montants initiaux augmentent et de plus en plus de personnes peuvent se joindre au programme.
A Kabwe, j'ai participé au projet Orphelinat et Ecole pour les Enfants victimes du Sida. Ce projet est mené par les organisations non gouvernementales BOCCS et Life Trust. Ce programme gère huit écoles, dont une dans le centre de Kabwe et sept dans les quartiers pauvres en dehors de la ville. Plus de 4000 enfants sont scolarisés, 400 d'entre eux font partie du « programme d'alimentation » qui distribue quotidiennement des repas.
Depuis le début septembre, l'école « Kabwe Main » a dix nouveaux ordinateurs. Donc, ma tâche principale est d'initier les étudiants et les enseignants à l'informatique. Et aussi, on m'a demandé de développer et documenter un programme de formation informatique adéquat en anglais.
A côté des cours d'informatique, j'ai également effectué quelques travaux de menuiserie. Le mur ébréché du débarras a causé l'effondrement du plafond. Et quand j'en ai parlé avec le concierge, il a haussé les épaules et déclaré qu'on ne pouvait pas faire grand-chose pour y remédier. Heureusement, un menuisier Suisse qui était de passage a pris les choses en main ….
Il y a peu d'emplois rémunérés à Mpanshya et la pauvreté est très élevée. Après la sortie de l'école, les jeunes n'ont pratiquement aucune possibilité de poursuivre une formation. Le projet de la Mission Bethléem Immensee s'attaque à ce problème. Le centre de formation professionnelle pour travailler le bois et le métal, donne de nouvelles perspectives aux diplômés ; ils auront plus de chance de trouver un emploi en ville ou de se lancer un jour à leur compte.
Les défis étaient nombreux dans l'atelier de menuiserie. C'est impossible d'expliquer le maniement des machines en njanya (langue locale), car les mots requis ne sont pas dans leur vocabulaire. Et beaucoup de personnes ne parlent pas anglais. Ils ne savent que « how are you ? ». Les lacunes en mathématiques sont vraiment problématiques et peuvent entraîner des conséquences graves et inattendues pour les charpentiers (et leurs clients). Alors que cent divisé par deux est calculé correctement, on est perdu quand il s'agit de savoir combien fait un demi-mètre ….
A l'hôpital de Mpanshya, j'ai vu comment le sida affecte les gens et anéantit des familles entières. En Zambie, le taux d'infection au VIH est d'environ 25 à 30 pour cent de la population. La Zambie compte 11,7 millions d'habitants. En 2005, il y avait 1,13 million de personnes atteintes du SIDA. 98'000 personnes sont mortes de cette maladie. Puisque le SIDA affaiblit le système immunitaire, on peut supposer que cette maladie est également responsable du taux de mortalité due à d'autres maladies, par exemple le paludisme. Il est officiellement répertorié comme la cause de décès, mais en vérité, c'est à cause du système immunitaire affaibli que de nombreuses personnes ne survivent pas à une infection palustre secondaire.
L'espérance de vie pour un nouveau-né est passée de 44 à 33 ans au cours des dix dernières années. La Zambie à l'une des espérances de vie les plus faibles au monde.
On estime que 630000 enfants sont orphelins de mère ou de père à cause du sida. Selon les traditions culturelles, ces enfants sont généralement pris en charge par leurs oncles ou grands-parents. En raison du chômage et de la pauvreté souvent préexistante, ces tutelles posent de sérieuses difficultés à de nombreuses familles. Par conséquences, ce sont ces enfants devenus orphelins à cause du sida qui souffrent le plus souvent de malnutrition, qui sont maltraités ou forcés de travailler et qui n'ont pas la possibilité d'aller à l'école.
A ce stade, beaucoup de familles déjà nombreuses ne peuvent plus accueillir d'autres enfants ; les orphelins du sida trouvent refuge chez des proches que temporairement et doivent ensuite survivre seuls. Ils grandissent dans des orphelinats surpeuplés ou dans la rue, ils sont négligés et courent le risque de tomber malade ou d'être victimes d'abus sexuels. Malheureusement, le sida affecte tout particulièrement les enfants et ils sont dans l'impossibilité de prendre en charge leur destin.
Alors que je travaillais comme enseignant, j'ai réalisé à quel point l'impact du sida est large et profond, même pour ceux qui ne sont pas infectés. Souvent, des élèves ne venaient pas à l'école pendant toute une semaine parce qu'ils devaient s'occuper de parents, frères et sœurs infectés et malades. Quand j'ai essayé d'aborder ce problème avec eux, beaucoup ont tout simplement fondu en larmes en raison de leur situation désespérée. De nombreux orphelins doivent travailler pour survivre et ne peuvent pas payer les frais de scolarité. C'est donc précisément dans les quartiers les plus touchés que les écoles publiques ne peuvent pas jouer leur rôle clé dans l'éducation face au sida …
Au nom de mes amis en Zambie, je vous remercie beaucoup pour votre soutien !
Make a free website with Yola