De retour chez moi – en Zambie. Dès mon premier séjour en 2008, ce pays africain m'a fasciné et passionné. Même si là-bas, mes journées sont souvent très chargées et qu'il faut vivre dans l'extrême simplicité, je suis toujours heureux d'y retourner – la Zambie est devenue ma « deuxième patrie ».
Le premier jour déjà, j'ai remarqué, qu'en deux ans, beaucoup de choses avaient changé. Par exemple, la passerelle en bois, qu'on empruntait pour traverser la rivière, n'était plus seulement en piteux état mais présentait de vrais risques aux usagers. Une passerelle n'est pas toujours quelque chose d'essentielle, mais celle-là était très fréquentée. Plus de 700 personnes prennent ce raccourci quotidiennement pour se rendre de Hillcrest au centre-ville de Ndola. Les écoliers, eux, doivent faire un détour de 45 minutes pour aller à l'école car ils ont peur de passer sur le pont. Les bénévoles d'iChange prennent aussi ce chemin à vélo plusieurs fois par jour. Donc nous avons décidé que l'un de nos projets à présent serait de réparer la passerelle pour que l'on puisse prendre ce passage en toute sécurité.
Pourquoi cette passerelle n'a pas été refaite plus tôt ? Apparemment, on a tenté plusieurs fois de réparer ce pont. Les planches en bois qui devaient remplacer les planchettes manquantes n'avaient pas été fixées solidement au cadre en acier. On les volait pour des utilisations privées. Ces matériaux sont très chers en Zambie. Une planche et quatre vis coûtent douze francs suisses. Et le salaire moyen en Zambie est de deux francs par jour.
Donc nous nous sommes mis au travail. Simon, un menuisier de Mackenzie, nous a donné des conseils utiles. Il nous a expliqué comment fixer au mieux les planchettes et comment les traiter correctement contre les insectes. Les passants nous témoignaient de la reconnaissance et nous avons eu de nombreux entretiens intéressants et enrichissants. Certains se sont joints à nous pour nous aider. Ainsi, en trois jours seulement nous avons terminé les réparations. Les enfants étaient fous de joie, ils couraient d'un bout au l'autre de la passerelle et dansaient. Ils pouvaient à nouveau se rendre à l'école sans faire un grand détour.
Pendant mon séjour en Zambie, j'ai visité avec des bénévoles d'iChange un orphelinat pour les enfants orphelins du sida et des écoles de Buyantanshi Open Christian Community Schools à Kabwe. Ces six écoles de BOCCS comptent plus de 4'000 élèves. 600 repas sont préparés et distribués quotidiennement. Comme il n'y a pas d'électricité, on cuisine sur des foyers à feu ouvert au charbon de bois. Jusqu'à présent, il n'y avait guère d'alternative, car les cuiseurs solaires ou autres, ne sont pas disponibles ou trop chers. Pour lutter contre la déforestation en Zambie, le BOCCS a lancé un projet de toilettes biogaz. Cette nouvelle source d'énergie a été mise en service dans une école en mars 2011.
C'est lorsque l'un de leurs centres scolaires avait urgemment besoin de toilettes pour 400 étudiants, que BOCCS décida de construire sous les nouveaux sanitaires un système de biogaz. Les excréments humains, ainsi que les épluchures et les restes alimentaires, et autres matières organiques y sont fermentés. Le biogaz combustible ainsi obtenu est renvoyé vers la cuisine. Ce système produit également de l'engrais naturel qui est utilisé pour le jardin potager de l'école.
Bien sûr, une telle installation pose la question de la sécurité sanitaire et de l'hygiène, car le gaz est utilisé pour la cuisine. Le responsable local de ce projet de BOCCS nous a permis d'inspecter minutieusement le nouveau système de toilettes biogaz et nous avons constaté que ça fonctionnait très bien et de façon salubre. Même tout près de la conduite de gaz, nous n'avons senti aucune odeur nauséabonde.
Des plantes de taro sont cultivées proche des sanitaires. La production de biomasse de cette plante vigoureuse à grandes feuilles vertes est très efficace et peut être ajoutée à l'appareil de biogaz. Cette plante, avec ses feuilles exceptionnellement lisses et douces, est aussi souvent utilisée dans les zones rurales comme substitut du papier toilette.
Au nom de tous mes amis en Zambie, je tiens à vous remercier de tout cœur pour votre soutien continu et votre générosité.
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