Nico, Mama et leurs trois enfants nous ont cordialement reçus chez eux. Cette famille africaine soutient activement l'association iChange. Au fond de leur jardin, il y a une petite maison pour recevoir les bénévoles. Les douches chaudes furent un luxe de courte durée. Après quelques jours, nous n'avons plus eu d'eau courante et c'est au puit que nous avons dû nous approvisionner en eau, la chauffer et nous doucher à l'aide d'une tasse. Poulets, coqs, dindes, canards et pintades (une terreur pour tous ceux qui ne se lèvent pas avec le soleil) avaient pris possession de la propriété. C'était amusant de les observer. Chaque soir, Mama nous servait un copieux repas.
Le deuxième jour, en nous rendant à l'école, nous avons découvert une ville assez semblable aux villes de chez nous : banques, restaurants, épiceries, un stade de foot et des bus surchargés de passagers. Seules la terre rouge et la végétation nous rappelaient que nous étions en pays étranger. Quittant le cœur de la ville, nous sommes arrivés à Mackenzie, un quartier de la banlieue de Ndola. Laissant les grands bâtiments en béton derrière nous, nous entrions dans un quartier pauvre avec petites habitations en briques de terre séchées au soleil. La route pavée n'était plus qu'un chemin de terre battue bordé de baraques vendant de la semoule de maïs et du poisson séché. Arrivés à l'école de Mackenzie Community, les enfants, en uniformes rouges, nous accueillirent avec fierté. Quelques-uns sourirent à la vue de mzoungous (des blancs) sortant du fourgon. C'est dans une salle de classe que nous avons reçu les directives pour la journée.
Nous nous sommes rapidement mis au travail pour creuser les fondations des nouvelles salles de classe. Pas de pelles mécaniques, ni chargeuses, nous avions simplement des pelles, des pioches et quelques brouettes. C'était avec peu de moyens que nous allions travailler tout au long de notre séjour. Pour plier et attacher la barre d'armature, nous n'avions qu'une scie à métaux et une paire de pinces. Pour mélanger le béton, nous pompions manuellement l'eau au puit, nous créions une chaîne humaine pour amener les baquets d'eau sur les monticules de béton et les ouvriers faisaient le mélange à l'aide de pelles. Livrés à nous-mêmes, nous n'aurions pas beaucoup avancé.
Heureusement, nous étions avec une équipe formidable. Les ouvriers arrivaient sur le lieu de construction bien avant nous et terminaient leurs journées bien après nous. Je n'avais jamais vu des hommes qui travaillaient aussi dur. J'ai vite compris qu'ils n'utilisaient pas les machines que nous utilisons aux Etats-Unis parce qu'ils n'en avaient pas besoin. Ils travaillaient ensemble de façon tellement efficace que parfois même il me semblait que nous ne pouvions pas faire grand-chose pour les aider. Quand d'un coup de pioche, j'ai soulevé une poignée de terre, j'ai vu le sourire d'un gars qui en trois coups aurait soulevé assez de terre pour remplir une brouette. Cependant, après la première semaine, nous travaillions très bien ensemble et riions malgré les cloques.
Il y a eu tant d'autres expériences que je n'oublierai pas si vite, comme le safari, les soirées de partage et d'échange, les jeux, les repas de nshima et capenta, le service dominical avec une congrégation locale suivi d'un barbecue ou la visite d'un atelier de cuillères en bois faites à la main. Nous avons aussi fait connaissance avec l'Académie de Sports Madalitso Wits, un club de football qui bénéficie du soutien d'iChange. Nous avons pu jouer avec les enfants ou plus exactement, essayer de suivre le rythme alors qu'ils jouaient au football autour de nous.
Même si ce séjour fut laborieux et sans confort, j'ai pu voir et apprendre tant de choses. Faire du bien autour de soi, c'est très gratifiant.
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